Véronique DUMONCEL, peintre amateur, mais confirmée.

Vous avez déjà pu découvrir les peintures de Véronique DUMONCEL, dans les expositions des ateliers du mardi. Cette squiffiécoise excelle en effet dans les arts picturaux. Nous avons voulu la rencontrer, pour vous faire partager la passion qui l’anime depuis des années. Elle nous a reçus en compagnie de son époux Gilles. Ils nous ont gentiment ouvert leur porte, pour nous faire partager le cursus d’une peintre locale autodidacte.
Véronique, comment cette passion vous est elle venue ?

veronique dumoncel 01Je pense que cette passion me vient de la famille. J’avais un grand père qui peignait. J’en ai donc un peu hérité. Il peignait, en amateur, des sujets postimpressionnistes et vivait à Saint Malo. Même s’il avait donné beaucoup de ses toiles à ses amis, nous n’avons pu garder qu’un seul tableau de lui, car malheureusement tout à brûlé, lors des bombardements de la ville en 1944. Mon goût de la peinture vient très certainement de là.
D’ailleurs j’ai reçu mon premier prix de peinture à l’âge de 7 ans, à Dol de Bretagne, dans le cadre d’un concours entre les écoles. J’y étais alors élève en pension. Comme les études du soir étaient longues, je disposais de pas mal de temps... Après le travail d’école achevé, je dessinais et je peignais beaucoup, en autodidacte. Mais, à l’âge de 16 ans, je suis entrée dans le monde du travail. Ce qui m’a fait délaisser les arts pendant une longue période. Plus tard, j’ai eu un grave problème de santé et j’ai pris le pari de remonter grâce à cela. Suite à une expo dans mon village, j’ai repris l’aquarelle. Ensuite, j’ai décidé de participer à un atelier à Vernon. J’y étais assidue : le mardi, jeudi et dimanche matin. Je tenais absolument à m’y rendre. La peinture m’a sauvée, je pense.

Puis, j’ai participé à un tout premier concours de peinture, lors de la fête de la peinture à Giverny, dans l’Eure. C’était dans l’hôtel Baudy ; dernier atelier de peinture des postimpressionnistes, où même Van Gogh s’était rendu. J’y ai gagné le prix du public. La récompense était la possibilité d’exposer ses travaux à la salle des fêtes de Giverny, avec deux autres personnes. Je n’avais personnellement que cinq toiles à exposer, mais j’étais ravie.

Après avoir suivi ces cours de peinture régulièrement pendant un an, j’ai repris le travail et j’ai décidé de prendre des cours avec William Lambert, professeur à Vernon, qui m’a enseigné les couleurs, les pigments, les techniques ; ce qu’il faut faire et ne pas faire… Là je me suis investie : j’ai lu beaucoup sur la peinture, j’ai visité des galeries, des expositions et des musées.

Je suivais les cours du soir à St Marcel le lundi et le mercredi à Vernon, juste après le travail. Je passais en parallèle les concours de La Poste, pour évoluer dans ma carrière. Pour les cours du soir, nous attaquions directement le travail en arrivant, puis nous dînions vers 20h et nous repartions dans la peinture. W. Lambert nous donnait à peindre des choses très différentes : des livres accrochés en l’air, des cages à oiseaux, des déroulés de papier… On peignait aussi en pleine nature ; des paysages de campagne et d’usine désaffectée, en bordure de Seine. Il était assez exigeant et n’aimait pas que l’on peigne en copiant les peintres actuels.

veronique dumoncel 02Depuis, ce que j’essaie de faire, c’est de créer. Si je copie un peu, c’est pour apprendre. J’ai continué avec W. Lambert jusqu’en 2014. Mais j’étais assez prise, car je travaillais toujours à La Poste et le weekend, j’étais aussi juge en athlétisme, pour notre fils Arnaud.
Plusieurs années, je n’ai donc pas peint régulièrement. Puis je suis arrivée ici, à Squiffiec. Pendant un an je n’ai rien fait, mais je m’y suis remise, en 2017, en venant m’inscrire dans les ateliers du mardi, et aussi à Cadrea, à Guingamp. Depuis, je fais aussi partie d’une 3e association : « Couleurs de Bretagne ». La formule est simple, c’est une association qui organise des concours de peinture sur toute la Bretagne. Tu viens avec ton support vierge ; tu t’inscrits avant midi et tu t’installes au lieu de ton choix, pour y peindre le patrimoine local. Il faut simplement rapporter ta toile au jury, pour 16 heures. Les supports et techniques sont multiples : huile, acrylique, dessin, aquarelle et techniques mixtes (avec collage). Il existe plusieurs strates. La première catégorie est celle des peintres amateurs ; puis il y a celle des peintres amateurs confirmés ; celle des peintres régionaux et finalement celle des peintres régionaux professionnels et semi-professionnels. Je fais partie de celle des peintres amateurs confirmés.

Ce qui me plait c’est l’aventure : Tu peins, tu rends ton travail, le jury décide, le public aussi vient voir. Puis les prix sont décernés ; ce sont souvent des produits locaux qui sont offerts. Pour évoluer d’une catégorie à une autre, il faut gagner 8 concours, dans deux techniques différentes. Personnellement, j’ai la satisfaction d’avoir gagné ces 8 concours dans 4 techniques différentes. L’an dernier, j’ai vécu des concours sous la pluie et la tempête, même en été. Ce qui est sympa aussi est d’y retrouver des amis, de rencontrer des peintres qui viennent de partout. Ce ne sont pas forcément des peintres bretons, car c’est gratuit et ouvert à tout le monde. Il en vient même de l’étranger.
L’an dernier, à Baden, je me suis trouvé un charmant petit coin en bord de mer. Je me suis installée en contrebas, face à deux bateaux envasés, près d’un ostréiculteur. Je m’installe dans la vase. Je voulais les peindre avec de l’encre de Chine. Mais, alors que je ne la surveillais pas, la mer avait tranquillement monté et était désormais à mes pieds… Il m’a fallu prestement déménager en catastrophe tout mon attirail : toile, sièges, support, outils… C’est ce côté aventure que j’aime dans ce concours !

Nul doute que ce goût pour l’art et l’aventure laissent présager de nombreuses récompenses encore à notre chère peintre amateur. Et Merci à Véronique, pour ce partage d’expériences.